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Préface de Patrice Levasseur, ex-recordman de France “24h sur piste” :
La marche… vaste sujet !
La marche est l’un des premiers moyens d’expression de l’être humain. Avant de maîtriser la parole, le bébé va aller à la découverte du monde, à quatre pattes puis en marchant. Il pourra ainsi s’étonner de ses rencontres, exprimer ses désirs, aller au-devant des interdits, être confronté aux réprimandes de ses parents ou conforté par leurs encouragements. Le début d’une longue histoire commence pour chacun de nous. La marche deviendra plus aisée, davantage dynamique et bientôt peut-être sportive, correspondant à la période de notre jeunesse.
A l’âge de la maturité, la marche alors plus mesurée permettra d’aller à la rencontre de soi-même. Cette activité calme et posée laisse le temps pour la réflexion, l’analyse et développe notre pensée. Que d’idées trouvées en marchant, que de décisions prises, que de solutions adoptées !
Lorsque, pour la première fois, j’ai rencontré Ali Boukebous, jeune professeur d’histoire et d’économie, nous nous sommes tout de suite motivés pour préparer ensemble le Marathon de Paris. Ce fut l’occasion, tous les vendredis soirs après les cours, de nous retrouver à cinq pour sillonner la campagne et la forêt à la recherche de la forme suffisante à notre objectif. Il y avait là, Jean, professeur de Français, deux élèves, Laurent et Christophe, Ali et moi. Magnifique échange entre générations, extraordinaire liberté de parole, la course nous a rassemblés vers un même but.
Plus tard, Jean, une fois à la retraite, fera le chemin de Saint-Jacques-de-Compostellle à pied, ajoutant une démarche spirituelle à la performance sportive. La marche vers Saint-Jacques est l’occasion d’échanges entre pèlerins, de solidarités et d’entre-aide. Sur les chemins Jean a fait de nombreuses rencontres, établissant des liens solides et durables. La marche a été un élément facilitateur, révélateur entre ces hommes et ces femmes. La marche pèlerinage, par son effort accepté permet d’atteindre plus de spiritualité pour renforcer sa foi.
Au-delà des vertus contenues dans la marche, celle-ci peut se révéler être une arme importante pour s’exprimer. La marche et toutes les formes naturelles de déplacement, à la force du jarret, à la conviction du cœur, à la certitude de la raison, représentent un atout de persuasion. Elle incite à s’allier en nombre pour une même contestation, une identique revendication, l’expression d’une foi ou pour manifester le choix d’un objectif commun et cela de manière transgénérationnelle.
Que dire du symbole fort que représente, tous les quatre ans, la transmission de la flamme olympique portée par une chaîne de solidarité de l’ancien site olympique au nouveau. Cette flamme traverse les États avec la contribution de peuples différents, liés pour cette occasion par un même
sentiment de partage sous le regard de l’humanité. Tout déplacement qui demande un effort est propice à rassembler, à attirer l’attention, à exalter les idées, à donner envie de les partager.
Pour revenir à cette conception forte qu’est l’olympisme, en 2008, à l’occasion des Jeux Olympiques de Pékin, la Fédération Française de Cyclotourisme ( FFCT ) a organisé une randonnée cycliste sur plusieurs mois pour aller de Paris à Pékin et quatre ans plus tard un groupe de cyclistes, toujours sous l’égide de la Fédération, a sillonné les pays d’Asie, ceux de l’Europe de l’Est, puis de l’Ouest pour que physiquement et par la pensée, Pékin soit relié à Londres.
Après vingt ans de folie à courir sur les routes, les chemins, à travers la montagne avec des objectifs de compétition et de performance, je me suis dirigé vers la randonnée pédestre. Dans cette nouvelle activité, j’ai trouvé la joie du partage avec les autres randonneurs, le plaisir de découvrir et de rechercher toujours de nouveaux itinéraires. A la suite de nombreuses itinérances en France, Italie, Suisse et Espagne, j’ai eu envie de parcourir la plus haute chaîne de montagnes du monde. En 2001 avec des amis, nous avons fait le tour des Annapurnas, puis en 2005 nous sommes partis au Ladakh où nous avons franchi la barre des 6000m d’altitude! Ce fut une expérience inoubliable que cette appropriation d’une nature méconnue et en tout point remarquable, admirable.
Ces randonnées en haute altitude nous ont permis de découvrir une civilisation et une culture éloignées de la nôtre. Par l’absence de tout moyen de communication mécanique dans ces vallées reculées, tout se faisait à pied. La seule façon de survivre, de commercer, de progresser était de marcher : marcher vers les champs et les points d’eau, vers les villages, suivre les troupeaux ou le gibier, marcher vers l’école…Voilà qui me fait penser à cet excellent film de Pascal Plisson « Sur le chemin de l’école » où, pour rejoindre leur école depuis des régions dépeuplées, des enfants parfois très jeunes, parcourent quotidiennement de nombreux kilomètres à seule fin d’apprendre.
La marche, porte d’accès à la culture et au patrimoine local, facilite la rencontre avec des gens authentiques, pousse à la convivialité, entretient le corps et l’esprit au plus grand bénéfice de la santé.
Ali Boukebous, dans son ouvrage, saura nous parler et nous captiver. Il abordera des aspects historiques et politiques de la marche et en fera des analyses subtiles qui nous guideront à travers les temps, passés, actuels et futurs.
PATRICE LEVASSEUR